Chaud devant ! Le trentenaire Hervé Palmieri s’installe aux fourneaux pour réveiller les papilles de toute une communauté de gourmands. Le secret de sa recette ? Laisser mijoter à feu doux plaisir, simplicité et authenticité dans la marmite YouTube. Entretien avec @Hervé Cuisine, la chaîne so food, so good !
Vous êtes le nouveau visage YouTube aux côtés de Coline et Sananas. Que signifie votre punchline de campagne : « Cuisinez au top sans être un chef ! » ?
Cela signifie qu’il est possible de se surpasser et de surprendre ses proches en cuisine sans être un chef pour autant. Je n’ai jamais suivi de formation, et pourtant cela fait presque 10 ans que j’apprends, que je me perfectionne, par pure passion, en testant, en échangeant et en voyageant.
Toqué du web
Vous êtes vlogueur et blogueur. Plutôt l’un que l’autre ou les 2 ?
J’ai toujours favorisé le format vidéo au rédactionnel, même si chaque recette est retranscrite sur mon blog avec des astuces. Vlogueur est plus adapté.
Quelles étaient vos motivations au lancement de votre chaîne ?
J’ai commencé à partager mes vidéos en 2007, sans savoir à l’époque que cela allait donner naissance à une communauté, à un véritable écosystème. Je n’avais pas d’intention marketing au lancement de ma chaîne. L’idée était simplement de partager mes recettes coup de coeur avec mes amis, ma famille, puis le cercle s’est élargi. J’ai commencé avec principalement des recettes sucrées, inspirées des classiques de la pâtisserie américaine (donuts, cheesecake, key lime pie, etc…), puis je me suis ouvert aux recettes salées avec la demande croissante des personnes qui me suivaient.
Pourquoi YouTube ? Racontez-nous votre première vidéo !
J’ai testé plusieurs plateformes de partage de vidéo. Youtube a été la plus rapide à accompagner les évolutions technologiques comme la vidéo HD, les options de sous-titrage etc. J’ai alors concentré mes efforts sur cette plateforme. La première vidéo, je l’ai tournée seul dans ma cuisine, un soir en rentrant du travail, en posant un petit appareil photo sur des boîtes à chaussures. C’était un fondant au chocolat que j’aimais bien faire étudiant. Je voulais juste m’amuser et me former au montage de vidéos !
Quelle est l’audience de votre chaîne ?
Ma chaîne et le style décontracté des vidéos attirent une audience très large, des enfants aux mamies, mais mon coeur de cible est la femme de 25 à 34 ans. Je suis suivi par 65% de femmes et 35% d’hommes. Si mes vidéos sont majoritairement visionnées en France, elles touchent tous les pays francophones comme le Benelux, les pays du Maghreb, le Canada, les États-Unis et les territoires d’outre-mer.
Où puisez-vous vos idées ?
Le rapport que j’entretiens avec les personnes qui me suivent me pousse à innover, à m’intéresser aux tendances émergentes comme le sans gluten, le vegan, le sans sucre etc. Je prône la diversité en cuisine et me considère comme un touche-à-tout qui aime « tester » sans « prêcher ».
Comment vous organisez-vous ?
Avant je tournais quand je voulais. Aujourd’hui, j’essaie de m’organiser, de tourner plusieurs vidéos un même après-midi par exemple, histoire d’optimiser mon temps et celui des personnes qui m’accompagnent. Je tourne principalement le week-end et le soir puisque je travaille la semaine.
Les marques sur le grill
Parlez-nous de votre rapport aux marques ! Comment arrivent les partenariats ? Quels sont vos critères de choix ?
Je suis souvent sollicité pour collaborer avec des marques, mais je reste très sélectif sur les dispositifs, d’où le nombre restreint d’opérations que je réalise. Les demandes arrivent par mail, par tweet, par téléphone ou lors d’événements. Si l’intention de la marque est de créer un contenu original, qui va apporter quelque chose à mon audience, me permettre de jouer de ma créativité et financer de futurs développements pour Hervé Cuisine, je dis oui. Mais une collaboration avec une marque doit se faire dans le consensus et la transparence avec mon audience.
La communauté, l’ingrédient qui fait la différence
Et votre communauté ? Vous la coachez ? Quelle importance accordez-vous aux likes, aux commentaires de vos followers dans l’écriture des vidéos ?
Je garde le même état d’esprit qu’au début. Je le fais parce que ça me plaît, parce que je me sens utile pour des personnes qui ont besoin d’être accompagnées, coachées en cuisine, sans être prises de haut. Je porte une grande attention aux commentaires, j’essaie de répondre à un maximum d’entre eux, que ce soient de simples « mercis » ou des questions plus techniques sur la recette. Et je m’inspire de suggestions pour le choix des recettes ou des formats vidéos que je propose. C’est important d’être à l’écoute et de créer du contenu qui est « attendu ».
La relation n’est plus unidirectionnelle. Interactivité et engagement s’opèrent. Avez-vous réussi à réconcilier des cuisinophobes ?
On me dit assez souvent que j’ai aidé pas mal de monde à s’améliorer et à se lancer en cuisine. Même des restaurateurs m’écrivent pour me dire qu’ils utilisent ma recette de moelleux au chocolat dans leur carte.
Pour vos followers, vous êtes bien plus qu’un YouTuber. Vous leur facilitez la vie en cuisine. En quoi est-ce important de sortir de l’écran et d’aller à la rencontre de vos fans ?
Ces rencontres réelles sont primordiales et donnent une autre dimension à la relation que j’ai avec mes followers. Je ne refuse jamais un selfie ou une poignée de main dans la rue, et j’en profite même pour poser quelques questions sur ce qui plaît ou plaît moins. Il faut savoir se remettre en question, même après 10 ans d’existence. Rencontrer 50 ou 100 fans lors d’une dédicace, c’est un shoot d’affection qui donne vraiment de l’énergie pour continuer.
Pourquoi créer des points de jonction entre YouTube et votre vie de tous les jours ?
Les rencontres et les activités offline sont un moyen de s’inspirer, de grandir. Il y a toujours une étape d’après. Mais je ne néglige pas pour autant la base : la production de vidéos de cuisine.
Quels liens avez-vous avec la communauté de YouTubers ?
Du fait que je travaille, je n’ai pas tout le temps que je souhaiterais pour socialiser dans la YouTubosphère. Mais, à chaque opportunité, je rencontre des gens passionnés dans le domaine de la cuisine, de la science, du lifestyle ou autres, qui ont réussi à fédérer des communautés autour de leur passion, de leur personnalité. J’ai fait quelques collaborations, et à l’instar des duos en musique, pour les communautés et pour nous, cela fait souvent de belles vidéos, et de belles découvertes. De nouvelles collaborations sont dans les cartons pour 2017. À suivre !
Bref, YouTube pour vous c’est… ?
Une relation de longue date, mon terrain de jeu depuis 10 ans bientôt, un tremplin incontournable qui m’a permis d’aller encore plus loin avec l’écriture de 2 livres1, une communauté engagée et en constante évolution.
En panne d’idée pour le dîner ? Direction la chaîne @Hervé Cuisine !