A l’horizon 2023, les perspectives liées à l’inflation entraînent, forcément, une re-priorisation des dépenses. Dans un tel contexte, les Françaises et Français veulent-ils partir à tout prix ? Et comment les marques peuvent-elles s'adapter pour accompagner les internautes et mieux répondre à leurs besoins du moment ?
Répondre aux inquiétudes financières des internautes
Chercher le meilleur prix quand on planifie ses vacances, cela peut sembler évident. Et pourtant, ces dernières années, et notamment pendant la pandémie, la notion de coût était moins prioritaire chez les internautes que celles de sécurité et de flexibilité.
Or depuis quelques mois, le coût des vacances revient comme un sujet de préoccupation majeur. En octobre, 58% des internautes interrogés citaient “le coût des vacances” comme la raison principale qui pourrait les empêcher de voyager cet hiver et dans les 12 prochains mois1. Entre janvier et novembre 2022, les tendances de recherche pour les termes contenant “pas cher” ont augmenté de 30 % par rapport à la même période l’année précédente, pour la catégorie “Tourisme” et, pour le même segment et sur la même période celles concernant les termes contenant “low cost” ont augmenté de 60 %.
Autre point de friction : la capacité à financer son voyage. On observe sur le secteur l’arrivée de requêtes et de comportements typiques d’autres industries à grosses dépenses, telle que celle de l’automobile. L'intérêt pour la requête “paiement en plusieurs fois” a ainsi augmenté de plus de 55 % entre janvier et novembre 2022 par rapport à la même période l’année dernière. Mais si cette option est déjà mise en place par certaines marques, on s’aperçoit que les internautes ont souvent l’information assez tard dans leur parcours d’achat en ligne, au moment du paiement.
Quand diminuer le risque d’impairs devient clé
La période du Covid nous a appris à mieux anticiper les aléas de nos voyages plutôt que de les regretter a posteriori comme en témoigne l’intérêt grandissant pour les recherches “assurance voyage” mais aussi "comparateurs” ou “simulateur".
Proposer un maximum d’informations mises à jour et vérifiées peut être un moyen d’aider les futurs voyageuses et voyageurs.
Une autre façon d’amener de la réassurance est de proposer des avis utiles et fiables. 82 % des consommatrices et consommateurs ne réserveraient pas un établissement sans avoir lu au préalable les avis, selon une étude TravelBoom. Les avis n’ont jamais été aussi importants pour aider les internautes dans leurs choix et arbitrages : on note ainsi +30 % d’intérêts de recherche pour les termes contenant “avis” ou “commentaire” dans la catégorie “Tourisme” entre janvier et novembre 2022 par rapport à la même période en 2021.
Enfin, proposer un maximum d’informations mises à jour et vérifiées peut là aussi être un moyen d’aider les futurs voyageurs et voyageuses à se projeter et à retirer le maximum de leur aventure d'un point de vue expérientiel. Les internautes attendent une forme de retour sur investissement immatériel et souhaitent un accompagnement de la part des marques pour les orienter, les conseiller pour savoir “que faire” ou “que visiter”.
3 enjeux pour les marques du secteur en 2023
Pour l’année à venir, Il y a un enjeu fort à prendre conscience des préoccupations des internautes et les aider à y répondre.
1. Parler prix, parler juste
Face à la potentielle difficulté à se projeter en matière de prix, il est pertinent d’inciter les internautes à s’engager et à sécuriser leur voyage. Vous pouvez miser sur la récompense plutôt que la dissuasion, en allant au-delà du seul “biais de rareté” (avec un message tel que “réservez maintenant à tel prix avant qu’il ne soit trop tard”). L’idée est de s’appuyer plutôt sur la gratification, en garantissant un prix fixe et la capacité à payer en plusieurs fois, par exemple. Et en le faisant savoir !
2. Recentrer la conversation sur l’expérience
Parler prix ne signifie pas qu’il faille axer sa stratégie marketing sur ce thème. Il est également important de recentrer la conversation autour de l’expérience et l’usage des internautes, en combinant prix et émotion pour ramener de la valeur par l’usage.
3. Réconcilier éco-nomie et éco-conscience
En période de crise, la notion de durabilité risque de passer au second plan. Pourtant, l’envie de voyager mieux, de manière plus responsable et durable est bien là chez les internautes. L’enjeu est donc de proposer des offres attractives en montrant toutefois que cela ne doit pas se faire au détriment d’un mode de voyage plus responsable. Faire le pont entre éco-nomie et éco-conscience, c’est par exemple jouer la carte du local, à laquelle les Françaises et Français sont sensibles2, ou amener une réflexion sur la durée de séjour.