La course vers le virtuel sonne-t-elle le glas du monde matériel ? Si le débat reste ouvert, une chose est sûre : l’immatériel n’a pas mis fin au matérialisme. Les internautes semblent en effet bien décidés à étendre les frontières de ce qu’il est possible de posséder, qu’il s’agisse d”’acheter un blob” (+650%)1, ”acheter une étoile gratuitement” (+1200%)1, “acheter une planète” (+740%)1, une forêt (“acheter une forêt prix” +2700%)1 ou un “NFT” (+22000%).1 Du virtuel au cosmos, l’e-commerce, évalué à 129 milliards d’euros en France par la Fevad en 2021, semble donc avoir de beaux jours devant lui.
Bien sûr, ce matérialisme est d'un genre nouveau. S'il témoigne toujours d'une soif de posséder, il ne s'articule plus vraiment autour d'objets physiques, mais plutôt d'entités floues, voire poétiques. Est-ce à dire qu'il nous faut revoir les références proposées sur des étagères digitales déjà bien fournies, pour y intégrer des blobs et des planètes ? L'enjeu n'est évidemment pas là. D'une part parce que la livraison d'étoiles nous semble complexe à mettre en œuvre, mais aussi parce que la consommation d'objets traditionnels demeure en croissance ("chose à acheter" +25%)1.
Non, la principale vertu de ces élans matérialistes inédits, c'est plutôt de nous rappeler qu’au-delà de la transaction, il y a aussi l’émotion.
Nous le savons, l’idée de “supplément d’âme” n’est pas nouvelle. Mais l’univers technologique, lui, a changé. Tout l’enjeu est donc de parvenir à mettre l’optimisation au service de l’émotion, l’automatisation au service de l'exaltation, pour que le consommateur ou la consommatrice de demain ne soit pas tentée d'aller chercher dans l'univers l'excitation qu'elle pourrait trouver auprès de vous.
Charge à nous de vous accompagner sur ce chemin !