S’il existe bien un type d’amitié qui ne se ternit pas au fil des années, c’est celle que nous entretenons avec nos animaux. Au contraire, nous semblons toujours prêt·es à repousser un peu plus loin les frontières entre espèces, que ce soit en nous liant avec des fourmis (créée en 2018, la chaîne AntsFourmis - Elevage de fourmis cumule 500 000 vues) ou autres créatures de nos jardins (“élever des coccinelles”1 , “hôtel à insectes”1 +100%).
Bien sûr, certains esprits chagrins pourraient lire derrière ces élans altruistes une volonté finalement très individualiste d’affirmer son originalité en faisant d’un animal incongru l’objet de nos attentions. S’attacher à un axolotl (“axolotl passion” +170%1) serait-il l’ultime preuve paradoxale de notre incapacité à nous lier à autre que soi ?
Il faut dire que l’hypothèse égotique est tentante, surtout lorsque l’on voit à quel point l’animal demeure un prolongement de notre être, à qui l’on fait écouter ses propres playlists (“Spotify for pets”1 Top croissance), soutenir son équipe de foot (“maillot portugal chien” +200% en 20212) ou à qui l’on offre des mets de premier choix, bio, locaux et personnalisés comme les “croquette japhy” (+90%1).
Heureusement, à cette vision pessimiste s’oppose le philosophe Francis Wolff qui nous rappelle qu’après tout, “la meilleure image de l’amitié, c’est celle d’un miroir” : pas étonnant dès lors que nos amis (et animaux) nous ressemblent ! Une belle aubaine, sans doute, pour les marques qui nous connaissent déjà si bien d’étendre leurs produits et services à nos amis les bêtes : qu’il s’agisse de “sac de randonnée chien“ (+27% en 20212), de “shampoing pour chien haut de gamme“ (+1700%2), ou de “poussette chien tout terrain” (+163%2), la pet economy évaluée à 245 milliards de dollars en 20213 semble être un relais de croissance aussi solide qu’original.